ESTEVE, MOUV’RH…Les nouveaux noms des applicatifs RH de la DGFIP

Les agents de la DGFIP vont devoir s’y habituer, la DGFIP a changé les applications qui gèrent les mutations et les évaluations professionnelles.  

Exit EDEN-RH et SIRHIUS-Vœux, voici ESTEVE et MOUV’RH.

Après la rédaction des nouvelles lignes directrices de gestion pour les règles de mobilité et pour l’évaluation professionnelle, la DGFIP s’est attaquée aux applicatifs de gestion RH. 

Après MOUV’RH (lire notre article), la DG a présenté son nouvel outil d’évaluation professionnelle pour répondre à une harmonisation des outils de gestion interministériels. La loi de mobilité et des parcours professionnels qui incitent les fonctionnaires à passer d’une administration à une autre, d’un ministère à un autre et d’une fonction publique à une autre est passée par là. 

Il faudra quand même que les 3 versants de la fonction publique, tous les ministères et toutes les administrations parlent le même langage quand il s’agira de rédiger les appréciations. On est encore bien loin ! Sans cette harmonisation, le conseiller mobilité carrière (CMC) de la DGFIP aura du pain sur la planche quand il s’agira d’accompagner les agents dans leur projet de mobilité.  

Les documents de travail promettent la dématérialisation de la procédure … mais il y aura encore du “papier”.  

Si l’agent pourra dorénavant saisir dans ESTEVE ses demandes des recours (recours hiérarchique et recours en CAP), les réponses de l’administration, elles, ne seront pas directement incrémentées dans ESTEVE. Une opération “hors outil” sera nécessaire. Le tout numérique n’est pas pour demain. 

Encore un outil de gestion RH qui laisse en chemin nos collègues porteur de handicap

Une fois encore, interpellée par notre alliance, sur l’accessibilité de cet applicatif à nos collègues en situation de handicap (et notamment ceux une déficience visuelle), la DGFIP nous a indiqué que le sujet n’a toujours pas été traité. Pour notre alliance, il est inadmissible qu’en 2022, cette problématique ne soit toujours pas intégrée dans le cahier des charges de l’élaboration des outils. 

Quelques nouveautés :  

  • Le chef de service pourra devenir l’autorité hiérarchique (AH) [auparavant cette fonction était exercée par un cadre du service RH]  et le supérieur hiérarchique direct pourra être l’adjoint du service  
  • La procédure sera aussi dématérialisée pour les agents contractuels qui pourront l’utiliser pour négocier leur salaire 
  • Pour les A :
    • Possibilité de fixer des objectifs collectifs, pour “valoriser les chantiers collectifs” avec dorénavant une cotation des objectifs fixés en N-1 (dépassé/ atteint/ partiellement atteint / non atteint/ sans objet) 
    • Fin du tableau synoptique (sauf pour les A qui ont des missions d’encadrement) : l’appréciation sera uniquement littérale 
Bon à savoir
Le tableau synoptique perdure pour les agents C et les contrôleurs. La DG en a besoin pour coter les agents qui prétendent à un tableau d’avancement ou à une liste d’aptitude (pour en savoir plus, lire CFTC - Lignes directrices de gestion volet promotion : entre espoir et désespoir...

En définitive, quel que soit l’outil, même modifié, modernisé ou dématérialisé, l’alliance CFDTCFTC affirme que l’exercice de l’évaluation reste infantilisant et subjectif !  

L’alliance CFDTCFTC attend plutôt une réflexion sur la portée de l’évaluation dans la carrière d’un agent parce que les CREP sont déterminants pour l’agent. 

Aujourd’hui le compte-rendu d’entretien devient la clé de voute de la carrière de l’agent, il est donc l’outil de référence pour l’accès à des promotions de grade et de corps. De même le glissement des règles de mutation et d’affectation vers toujours plus de postes au choix (notamment pour les corps de A) place le CREP au centre des décisions d’affectation que prendront les directeurs.  

L’alliance CFDTCFTC reste persuadée de l’inutilité de l’évaluation telle qu’elle est aujourd’hui construite.  

La CFDT et la CFTC revendiquent  

  • Une reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle comme vecteur de promotion 
  • Des relations de travail modernes et collaboratives, 
  • Une vraie écoute des besoins des personnels,  
  • Des outils de travail modernes 

 L’évaluation à la DGFIP ne répond plus à ces besoins. Il est temps de la revoir en profondeur et changer d’outil ne sera suffisant.