SIGNALFIP est le fruit d’un dialogue social constructif. Après la tragédie de novembre 2022, la DGFIP et les organisations syndicales ont élaboré un outil pour protéger les agents et pour ancrer la “tolérance zéro”.
La Formation spécialisée de réseau (FS-R) du 8 avril 2025 en a dressé le premier bilan.
Relations tendues et conditions de travail dégradées
SIGNALFIP centralise les fiches de signalement et offre une photographie en temps réel des difficultés relationnelles des agents. L’alliance CFDT–CFTC constate une forte progression des signalements en 2024. Cette augmentation peut s’expliquer par la simplicité d’accès à l’application et par l’intégration du principe de tolérance zéro. Cependant, elle pourrait aussi traduire une dégradation des relations avec les usagers, nécessitant une vigilance accrue.
Les services de la DGFIP, souvent derniers à offrir un accueil physique, cristallisent mécontentements et frustrations. Les tensions à l’accueil sont nombreuses et nos collègues sont insuffisamment formés pour y faire face.
La multiplication des signalements internes témoigne d’une dégradation préoccupante des conditions de travail. L’organisation du travail est fortement altérée, conséquence directe des réductions d’effectifs. Il est illusoire de penser que l’on peut “faire aussi bien avec moins” sans impacter négativement les conditions de travail. Le refus de reconnaître cette réalité ne fait qu’accentuer les tensions.
Proactivité et prévention
La DGFIP ne doit pas se contenter d’une politique curative des situations engendrant des signalements. Seule la prévention permettra d’améliorer les conditions de travail des agents. Nous demandons la production d’un bilan détaillé de la nature des signalements pour que la FS-R puisse proposer un plan d’action adapté.
Dialogue social et pratiques managériales
La DGFIP pourrait s’appuyer utilement sur le rapport de l’IGAS du 19 mars 2025 sur les pratiques managériales, qui met en avant le rôle du dialogue social dans l’amélioration des conditions de travail. Ce rapport souligne l’importance d’une approche proactive en matière de santé et de sécurité au travail, recommandant de renforcer la formation des agents et d’améliorer la communication sur les risques psychosociaux. En intégrant ces recommandations, la DGFIP pourra anticiper les besoins futurs et garantir un environnement de travail sain et sécurisé.
Les signalements internes, révélateurs de l’organisation du travail et de la baisse des effectifs
L’augmentation des signalements internes est significative et inquiétante. Une analyse fine est nécessaire pour identifier les services concernés et ce que cela révèle. Les FS-locales doivent gérer les signalements, tandis que la FS-R doit réfléchir à des modes de prévention globaux. Pour cela, il est nécessaire d’avoir une vision claire des causes des signalements.
Notre alliance demande :
- Un dialogue social à la hauteur des enjeux des conditions de vie au travail des agents de la DGFIP
- L’application d’une tolérance zéro quel que soit le grade du mis en cause
- L’arrêt des politiques de suppression d’emplois qui dégradent les conditions de travail
- La production d’un bilan détaillé des causes de signalements
- La protection des données individuelles