Les informaticiens de la Direction Générale des Finances Publiques font les frais d’une gestion chaotique des recrutements et de choix politiques discutables. La mise en place précipitée de réformes a ainsi mis une pression insupportable sur nos collègues en charge de l’informatique.
Revalorisation et transparence : des besoins urgents
Une étude récente de l’INSEE a révélé une baisse de 2,2 % des rémunérations nettes des fonctionnaires en 2022, soulignant l’appauvrissement progressif des agents. C’est pourquoi nous demandons que les qualifications informatiques, comme les autres, bénéficient d’une revalorisation substantielle. Le décalage entre les rémunérations du privé et de la fonction publique est insupportable pour les collègues. De plus, la gestion chaotique des astreintes reste opaque dans certaines DISI, avec des paiements tardifs. Une application pour clarifier les astreintes et les interventions programmées serait bénéfique. Bien que lors de ce groupe de travail, l’administration ait déclaré avoir conscience de cette gestion artisanale et des difficultés liées, elle semble ne vouloir gérer qu’au cas par cas alors qu’une refonte globale nous apparaît impérative.
Contractuels : entre précarité et frustration
Les contractuels informaticiens de la DGFiP se posent également des questions sur leur avenir. Pour ces derniers qui ne bénéficient pas des passages d’échelons, les renouvellements de contrats actuels offrent une maigre revalorisation de 3 à 4 %, ce qui représente une perte de pouvoir d’achat d’environ 10 % en trois ans. Les nouveaux contractuels, à leur embauche bénéficient de meilleures conditions salariales, créant des disparités injustifiées et des frustrations au sein des équipes. De plus, le recours aux contrats à durée déterminée (CDD) pour les contractuels, malgré les longs mois de formation nécessaires, ne leur offre que des perspectives limitées à trois ou six ans. La DGFIP fait le choix de recourir à des contractuels qu’elle se doit d’assumer, et auprès de ses fonctionnaires titulaires, et auprès de ses recrues contractuelles. Nous ne pouvons accepter que ces dernières soient des variables d’ajustement jetables et corvéables à merci.
Les apprentis ne doivent pas être une solution à la pénurie d’agents
Les apprentis, bien que rémunérés, sont comme leur nom l’indique, en phase d’apprentissage de leur métier. Pour autant, ils sont de plus en plus perçus comme une solution à la pénurie d’agents. Cette situation crée une situation incompatible avec l’objectif pédagogique de leur formation. La DGFIP doit respecter sa part du contrat en se donnant les moyens de former les apprentis dans les règles de l’art, dans la perspective de les voir rester au terme de leur apprentissage.
Inspecteurs stagiaires : une gestion catastrophique
La gestion des inspecteurs stagiaires informatiques a été particulièrement problématique cette année. Vingt-trois d’entre eux ont été affectés d’office sur un total de 72 (soit près du tiers des informaticiens stagiaires), sans tenir compte de leurs priorités ni des entretiens concluants qu’ils avaient pu mener. Cette situation soulève des questions sur l’adéquation des recrutements par concours aux besoins métiers de la DGFiP, mais surtout sur la gestion de ces derniers par le SI. Notons que l’administration a depuis corrigé son tir sur certains cas, suite à l’intervention de la CFDT-CFTC, mais ne répond pas encore à l’ensemble de nos revendications.
Conditions de travail : entre sécurité et économie
L’alliance CFDT-CFTC ne peut pas accepter les conditions de déplacement de plus en plus absurdes imposées aux agents. Dans certains ESI, il leur est demandé de partir à 4h du matin pour revenir à 22h. Ces décisions motivées par des contraintes budgétaires soulèvent de graves préoccupations de sécurité et d’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. La CFDT et la CFTC ne peuvent accepter que la sécurité de nos collègues soit brûlée sur l’autel de la rigueur budgétaire.
Agile DevOps : des équipes en souffrance
Comme l’alliance CFDT-CFTC l’avait déjà signalé il y a presque 2 ans, les équipes DevOps dans de nombreux ESI sont devenus des repoussoirs. Après avoir minimisé ce fait, l’administration commence enfin à l’admettre mais uniquement sous l’aspect technique, en proposant une uniformisation des bonnes pratiques centrée sur les seuls outils et l’internalisation des scrum master. Ceci est insuffisant pour l’alliance CFDT-CFTC.