Relocalisation remplace démétropolisation : quand le « wording* » vient au secours de la mystification

Le 30 septembre dernier, les ministres de l’Economie et du Budget, Messieurs LeMaire et Dussopt, accompagnés par notre Directeur General M Fournel ont réuni les maires des 50 communes retenues pour la première vague. Celle-ci doit débuter à partir de 2021 et s’étaler jusqu’à 2024.

Nul ne sait ce qu’auront retenu les maires en question, alors que le déploiement du NRP reprend et que le contrat de moyens condamne la DGFIP à abandonner 4900 emplois à l’horizon de la fin 2022. Le NRP va conduire d’ici là à la fermeture de 1000 trésoreries à peine masquée par l’ouverture de points de contacts dont on sait dès aujourd’hui qu’ils ne répondront pas aux besoin des citoyens dans leurs relations avec la DGFIP, tout simplement parce que ces structures ne seront pas systématiquement dotées d’agents compétents de la DGFIP.

Ces maires auront-ils compris que les quelques agents ( ou dizaines d’agents au mieux ) qu’ils accueilleront dans le cadre de cette relocalisation ne seront pas destinés aux besoins de leurs administrés ou de leur collectivité? Ils seront, dans la quasi totalité, employés à du travail de plateforme, du travail distant sur certaines missions et seront les précurseurs de ce que sera l’emploi de demain à la DGFIP : Zéro papier, zéro contact avec le public… et le moins de fonctionnaires sous statut possible !

Alors pourquoi  » relocalisation » et non plus « démétropolisation » ? Non la DGFIP ne réimplante pas dans les régions des emplois antérieurement délocalisés en Chine. La démétropolisation était un terme cher au précédent ministre de l’action et des comptes publics qui avait réussi à faire croire que des services des administrations centrales de Bercy partiraient en province! Accordons lui le bénéfice du droit à l’erreur ! Il avait sans doute par optimisme, un peu trop minimisé les capacités de la haute administration de Bercy ( et donc de la DGFIP )à trainer les pieds devant la perspective d’un exil provincial.

*Le wording se distingue des techniques rédactionnelles car il ne s’agit pas forcément de convaincre ou vendre, mais de veiller à ce que le consommateur comprenne précisément ce qu’on lui propose derrière un intitulé et d’éviter des déceptions, erreurs …