Pour attirer les nouveaux talents, la DGFiP mise sur un toilettage des épreuves de concours.

Les concours de la fonction publique attirent de moins en moins. Pour y remédier, la DGFIP choisit de toiletter les épreuves des concours externes B et A sans pour autant se pencher sur le sujet des rémunérations.

Parce qu’il assure le libre accès par l’anonymat à la fonction publique et garantit l’égalité de traitement des candidats, le concours doit rester LA voie d’accès à la fonction publique. Les autres modes de recrutement – notamment la contractualisation – doivent rester marginaux.

Pour autant, notre alliance s’accorde sur le fait qu’il est nécessaire de rénover les épreuves des concours pour les mettre en phase avec les apprentissages des lycéens et étudiants. A défaut d’actualisation, les concours risquent d’être de moins en moins attractifs.

Ce toilettage nécessaire sera-t-il pour autant suffisant ? Les motifs de désamour ne manquent pas.

L’auto-censure ou  le « ce n’est pas pour moi ».

L’alliance CFDTCFTC dénonce le fonctionnaire bashing (ou dénigrement en bon français) des années 2000-2010 qui a eu un effet désastreux sur le recrutement. Relayée à l’envi par nombre de responsables politiques, l’idée selon laquelle les fonctionnaires seraient trop nombreux et inutiles ne donne pas une image positive et moderne de l’administration. Contre ces discours négatifs, notre alliance exige une réaction immédiate.

L’immobilisme du calendrier des concours

Entre le moment de l’inscription, la date des épreuves, les résultats et l’entrée en formation, il ne s’écoule pas loin d’une année. Les futurs fonctionnaires, s’ils ne sont plus étudiants ont souvent un emploi. L’administration, à cause de ces délais (plus d’un an entre l’inscription et la prise de poste), court le risque de les voir rester dans leur emploi notamment pour les titulaires d’une licence.

Sans compter ceux qui passent plusieurs concours, qui en réussissent plusieurs et qui, in fine, ne choisissent pas la DGFIP.

Notre alliance est convaincue que ce sentiment d’immobilisme nuit à l’image de l’administration. Pour autant, l’administration, qui nous a affirmé avoir conscience de cette difficulté, a admis que le resserrement du calendrier est une gageure.

L’administration est confrontée à un marché de l’emploi dynamique.

Dans sa recherche de nouveaux talents, l’administration est en concurrence directe avec le secteur privé. Dans un contexte de « guerre des talents », l’administration doit attirer par une carrière prometteuse, lisible dès l’inscription et par des rémunérations à la hauteur des compétences.

La mobilité obligée comme frein au concours 

L’obligation de mobilité peut expliquer le problème d’attractivité. Là aussi, l’administration entre en concurrence avec un marché de l’emploi assez dynamique pour les jeunes diplômés qui peuvent espérer trouver un emploi dans la zone géographique de leur choix. Si notre alliance défend le statut du fonctionnaire, il n’en demeure pas moins qu’elle considère que l’administration ne pourra pas s’affranchir d’une réflexion sur le sujet des mobilités comme frein au concours. Les effets combinés des concours à affectation nationale et des Lignes Directrices de Gestion « Mobilité » rendent plus qu’aléatoires les possibilités, pour les lauréats, de rejoindre à plus ou moins court terme leur région.