Politique RH de demain à la DGFIP : Pour quels agents …mais aussi pour quelles missions ?

La DGFIP affiche sa volonté de conduire une politique RH à la hauteur de ses ambitions mais se refuse à un dialogue prospectif sur l’avenir de son réseau, démontre avec sa politique d’emplois contractuels son incapacité à identifier les compétences de ses agents et se heurte maintenant à une vague massive de départs à la retraite entre 2021 et 2024 qu’elle n’a pas su anticiper…

L’alliance CFDT-CFTC Finances publiques qui demande de longue date une active et ambitieuse politique de gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences (GPEEC) lui demande de revoir sa copie et d’engager un dialogue sincère et transparent avec les représentants des personnels !

L’alliance CFDTCFTC Finances publiques a la très nette impression que toutes les réformes qui ont traversé notre administration depuis la fusion l’ont été au « doigt mouillé », sans réflexion préalable sur les missions mais guidées uniquement par les suppressions d’emplois à réaliser.

Depuis de nombreuses années, l’alliance CFDTCFTC Finances publiques réclame à la DGFIP la vraie mise en œuvre d’une réelle politique de gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences (GPEEC).

Ce travail fin d’analyse prospective mettant en lien les missions, les emplois et les compétences est rendu nécessaire par l’évolution des missions de la DGFIP, de leur (ré)organisation et des moyens techniques réellement mobilisables.

La DGFIP considère enfin ce sujet comme un sujet majeur et a présenté aux OS sa GPEEC sans aller au bout de sa démarche. Si le bilan est incontestable au regard des suppressions d’emplois de catégorie C et B, les modalités de mise en œuvre de sa GPEEC méritent d’être corrigées.

Pour l’alliance CFDTCFTC Finances publiques, le sujet de la GPEEC ne doit pas se traiter par le simple prisme des effectifs et donc du dogme budgétaire. Nous considérons que la GPEEC doit d’abord parler d’emplois et de carrière. 

Définir une GPEEC signifie anticiper et accompagner les évolutions du travail, mettre en cohérence les besoins d’emplois et les ressources en identifiant les besoins en compétences, individuelles et collectives, et aussi en prenant en considération les évolutions technologiques, réglementaires et économiques.

Dans ces travaux sur la GPEEC, la DGFIP n’aborde jamais les missions ni son projet d’avenir

L’alliance CFDTCFTC Finances publiques ne peut se satisfaire d’une simple compilation de chiffres et de données sur les effectifs depuis 2015. Pour discuter, sur des bases solides et égales, d’une politique RH future, l’alliance CFDTCFTC Finances publiques demande à la DGFIP d’être transparente sur ses projets à moyen terme (au moins 5 ans) concernant les missions.  Comment parler des emplois et  des compétences, de leur répartition sur le territoire, si on ne sait rien des missions ?

L’alliance CFDTCFTC Finances publiques a demandé l’élaboration d’une GPEEC territoriale pour d’affiner les besoins géographiques en emplois et en compétences.

Une politique RH ne peut avoir de sens réel si à un instant T on ne dresse pas un état des lieux des missions et des conditions de leur exercice, ce qui n’empêche absolument pas d’intégrer des évolutions techniques attendues, que l’alliance CFDTCFTC Finances publiques ne rejette pas .

Cet  état des lieux des missions maintes fois demandé, n’est toujours pas là. Se contenter de regarder dans le rétroviseur, comme le dit la DG, pour mieux se projeter peut être intéressant, mais loin d’être suffisant.

La désaffection pour les concours de la fonction publique en général et à la DGFIP en particulier conduit inexorablement à une perte des savoirs et à un recours accru aux contractuels. 

Alors que les départs à la retraite entre 2021 et 2024 sont estimés à 4 200 par an (soit près de 13 000 sur la période) , la DGFIP fait les frais de son manque d’anticipation en matière de recrutement : elle n’a pas anticipé ces départs et n’a pas recruté à leur hauteur.

Aujourd’hui les compétences acquises par nos collègues proches de la retraite risquent de ne pas être transmises. C’est une catastrophe, d’autant plus que les concours de la  fonction publique connaissent une réelle désaffection de la part des jeunes diplômés. Alors que la sélectivité était de 1 sur 30 en 2017, elle est de 1 sur 4 en 2021. Dans ces conditions, il est facile pour la DGFIP de prétendre qu’elle doit recourir au contrat pour recruter des talents. Sur ce sujet, les textes sont clairs : le recours aux contractuels n’est possible qu’en cas de recherche de profils rares et particuliers. Au-delà de ce motif, le recours aux contractuels ne se justifie pas. 

Sur ce point, si l’alliance CFDTCFTC Finances publiques devait constater des abus, elle n’hésitera à mener les recours nécessaires pour faire respecter les textes.

Attirer les jeunes ? La DGFIP pense avoir trouvé la parade en s’affichant sur les réseaux .

En s’affichant sur les réseaux sociaux, la DGFIP donne l’image d’une administration moderne et dans l’air du temps. C’est aujourd’hui un passage obligé ! Mais que propose vraiment la DGFIP ?

Nos compétences sont reconnues par nos partenaires, les enquêtes de satisfaction des usagers le démontrent également mais est-ce suffisant pour faire rêver les jeunes diplômés ?  L’alliance CFDTCFTC Finances publiques aimerait y croire.  

Aujourd’hui la jeune génération cherche à donner du sens à sa vie professionnelle. Le service public peut, parfois et dans certains secteurs, répondre à cette aspiration. La DGFIP saura-t-elle aussi « faire sens » auprès des jeunes ? Il lui faudra pour cela se hisser à la hauteur des recruteurs privés qui eux attirent les jeunes diplômés tout en échappant au ridicule dans lequel on peut rapidement tomber sur les réseaux sociaux. Mais ce n’est qu’un début, nous a-t-on promis !

Pour être attractive, la DGFIP comme la fonction publique, doit d’abord dénoncer le fonctionnaire-bashing ambiant qui mine le recrutement et s’associer avec les universités, l’éducation nationale et l’enseignement supérieur qui, eux, de par leur proximité avec ce public, seront de véritables relais.

Un groupe de travail qui a pour but de lancer les grandes manœuvres à venir, notamment en matière de formation initiale ?

Reste de ce GT une impression de lancement de futures  grandes manœuvres. Si le souhait de la DGFIP est de saturer les écoles par des promotions à venir sensées couvrir les départs à la retraite, elle ne s’interdit pas une réflexion sur une formation initiale différenciée  en fonction de l’origine des lauréats, (internes, vrais externes et faux externes). Le constat  fait par la DGFIP est que le recrutement des dernières années en B et en A  était le fait de faux externes dont les besoins en formation seraient à ses dires, différents de ceux de vrais externes.

L’alliance CFDTCFTC Finances publiques continuera à porter ses revendications en matière de GPEEC. Ce sujet est transverse et nécessite d’être examiné à l’aune des compétences des agents, des missions et des emplois.

Or, visiblement des paramètres manquent encore puisqu’il faudra attendre les termes du prochain Contrat d’Objectifs et de Moyens qui sortira des urnes au printemps prochain