Le GT formation a été l’occasion de faire un point sur l’utilisation ou plutôt la non-utilisation à la DGFIP du compte personnel de formation (CPF).
Le Compte personnel de Formation (CPF) est un outil dont les agents de la DGFIP se saisissent peu. L’alliance CFDT–CFTC a calculé que seuls 1,28% des agents utilisaient ce dispositif et que seulement 0,023% l’utilisait pour d’autres formations que celles visant à préparer les concours. Nous avons tenté d’en analyser les raisons
La prétendue obligation de piocher dans son CET avant toute mobilisation du CPF
La première raison de cette sous-utilisation est l’obligation faite aux agents publics de piocher dans leur CET avant de demander à bénéficier de leur CPF pour préparer des concours.
L’alliance CFDT – CFTC dénonce cette obligation qui n’est qu’une lecture restrictive du décret de 2017 portant le droit à la formation des agents publics. Nous avons rappelé que la finalité des congés est de permettre aux agents de se reposer et de bénéficier d’une période de détente et de loisir. Or les congés déposés sur un CET l’ont souvent été parce que les agents soumis à une surcharge de travail dans les services n’ont pas été en mesure de leur prendre la totalité de leurs congés.
Précision utile : le CPF ne concerne pas que les préparations aux concours, il peut aussi être mobilisé pour les sélections (Idiv, AFIPa, AE) mais bien sûr si on a pioché et vidé son CET d’abord !
Les agents méconnaissent encore trop ce dispositif
Depuis 3 ans, l’entretien professionnel doit permettre de présenter aux agents leurs droits en matière de CPF. Mais nos retours montrent qu’encore trop peu d’agents connaissent ce dispositif pour s’en emparer d’autant qu’il est complexe dans sa mise en œuvre.
Le frein du plafond de financement
L’alliance CFDT–CFTC a également dénoncé le plafond de financement des formations. Pour le ministère des Finances, ce plafond est de 1 500€ pour les agents de catégorie B et A et 1 800€ pour les agents de catégorie C. Le coût des formations dépasse largement ses montants.
Un panel de formations trop restreint
Une nouvelle fois nous avons dénoncé les refus de financement des permis de conduire alors que ces formations s’inscrivent bien souvent dans un projet professionnel. N’oublions pas que de nombreux métiers à la DGFIP obligent les agents à utiliser un (leur ?) véhicule pour assurer leurs missions.
Nous avons demandé une modification de la présentation du volet CPF du rapport social unique (RSU)
Rappelons que le rapport social unique a pour objet de faire une photographie annuelle de la situation RH de la DGFIP afin de nourrir le dialogue social.
Or les données du RSU concernant le CPF ne permettent pas d’en tirer une réelle analyse. C’est pourquoi nous avons demandé des statistiques complémentaires :
- Des données ramenées au nombre d’agents de la DGFIP
- Le nombre d’heures cumulées par tous les agents sur leurs CPF
- Le nombre d’agents ayant atteint le seuil maximal d’heures cumulées
C’est seulement à l’aune de ses chiffres que notre alliance pourra évaluer la portée du dispositif.
La DGFIP nous a indiqué qu’elle n’avait pas la maîtrise de l’outil statistique … c’est bien dommage !