IS promo 2023-2024 : l’école est finie.

Nous félicitons les 1 207 inspecteurs stagiaires qui ont été titularisés et qui, au 1er septembre 2024, prendront leur poste.

Pour autant, promotion après promotion, de plus en plus de stagiaires ne valident pas leur formation théorique et/ou pratique. Ainsi une CAP s’est réunie du 20 au 22 août pour examiner la situation de ces stagiaires et émettre un avis sur la suite de leur parcours au sein de la DGFIP.

La décision de l’administration sur la suite donnée sur la formation des stagiaires repose sur différents critères :

  • La capacité du stagiaire à acquérir les connaissances théoriques et à les mettre en lien avec les missions qui lui seront confiées
  • La capacité du stagiaire à « endosser le costume d’un cadre A »
  • La capacité du stagiaire à s’insérer dans un collectif de travail

Lorsqu’il y a trop de doutes, l’administration peut décider de reverser le stagiaire dans son corps d’origine voire de le licencier.

Le volume des 5 dernières promotions d’inspecteurs est très important (749 en 2020, 956 en 2021, 1 051 en 2022, 1 207 en 2023) et pourtant les emplois d’inspecteur connaissent des vacances sans précédent.

Après le mouvement de mutation de mai 2024, la DGFIP recense 845 vacances d’emploi en solde réel pondéré chez les inspecteurs – solde qui prend en compte les absences dans les services (pour mémoire ces vacances s’élevaient à 686 en 2023). L’écart se creuse d’année en année et la tendance ne semble pas devoir s’inverser malgré le volume de recrutement.

Nous avons dénoncé cette situation qui n’est que la conséquence d’un manque d’anticipation de la situation des effectifs par la DGFIP qui n’a eu de cesse d’anticiper les gains de productivité de la dématérialisation de ses missions (lire notre déclaration liminaire). 

L’administration attend un comportement exemplaire de ses agents, stagiaires compris. Ce critère prévaut dans l’examen des dossiers soumis à la CAP.

Les stagiaires A, qu’ils soient ou non encadrants, doivent démontrer leur capacité à s’insérer dans un collectif de travail. Avoir des connaissances n’est pas suffisant. Le comportement du stagiaire avec son chef de service, son tuteur et les agents du service est donc examiné à la loupe. Tout écart peut conduire au mieux à la prolongation du stage, au pire au licenciement.

Dans l’examen du dossier du stagiaire qui passe devant la Commission, la validation de l’unité de compétences (UC) « implication et intégration dans le collectif de travail » est cruciale. Elle peut faire basculer le devenir d’un stagiaire.

Si la Commission peut entendre qu’un agent ait pu rencontrer des difficultés au cours de sa formation, elle applique une tolérance ZERO si cette UC n’est pas validée.

Cette UC est considérée acquise par défaut. Elle est retirée à tout stagiaire qui n’aurait pas eu un comportement adapté. Par comportement inadapté, il faut entendre retards répétés et non justifiés, des propos ou attitudes non conformes à ce qui est attendu d’un cadre A de la DGFIP (violences verbales par exemple, écrits désobligeants ou malaisants envers des collègues, copie blanche…)

Pour rappel, la formation théorique est validée lorsque le stagiaire a satisfait à 6UC/9 au total avec au moins 1 UC validée dans la partie socle et 2UC validée dans la partie bloc fonctionnel.

Il est indéniable que former un stagiaire exige du temps et nécessite de mobiliser une ou plusieurs personnes de l’équipe. Or les services sont souvent exsangues et les attentes sont grandes. Il est donc tentant de demander au stagiaire plus qu’il ne peut fournir en sortant de formation théorique.

C’est ainsi que certains stagiaires échouant à satisfaire ces attentes se voient proposer une prolongation de leur stage pratique probatoire.

Former un stagiaire, c’est aussi et surtout investir dans l’avenir de son service. Attendre d’un stagiaire une efficacité immédiate ne peut conduire qu’à l’échec de la formation pratique.