Pour notre administration, l’IA va résoudre tous les problèmes informatiques auxquels nous sommes tous confrontés. Pourtant la DGFiP est confronté à des problèmes actuels, et a besoin de réponses immédiates et non dans un futur hypothétique ou lointain.
Suite au rappel de l’alliance CFDT – CFTC concernant le nouveau cadre de dialogue social rénové acté le 3 juillet 2023 en CSAR, le principal sujet de discussion lors de ce groupe de travail a été l’intelligence artificielle (IA) développée dans sa fiche préparatoire « Impact de l’IA sur l’organisation de la DGFIP ». Pour notre administration, l’IA va résoudre tous les problèmes informatiques auxquels nous sommes tous confrontés. Pourtant la DGFiP est confronté à des problèmes actuels, et a besoin de réponses immédiates et non dans un futur hypothétique ou lointain. Les problèmes actuels ne manquent pas en matière de systèmes d’information, la CFDT – CFTC en a profité pour les exprimer et demander si des solutions allaient être apportées :
- Fiasco de GMBI généralisé sans test préalable « vraie vie » sans avoir prévu un moyen de traiter les aberrations inévitables contenues dans les bases de la DGFiP sans même avoir fiabilisé le traitement des grands propriétaires ;
- Attaques de plus en plus nombreuses et pénalisantes contre notre système d’information ;
- Fragilités et limites de la TOIP ;
- Dysfonctionnements majeurs dans la gestion des habilitations au moment le plus critique.
- Problèmes avec la mise en place d’OMEGAssist avec pour certains des temps de réponse catastrophiques et des manques de fonctionnalités criants qui obligent à le doubler d’un suivi sur Calc ou avec un carnet papier sans parler de l’impossibilité de récupérer les bases de connaissances ;
- Difficultés en matière de déploiement de SURF, GESLOC, GestionTU ;
- Gros retards dans le développement de PILAT sans aucune concertation avec les OS et suscitant une forte inquiétude au sein de l’ensemble du SI.
- Etc.
Comme habituellement et sans surprise, la direction n’a apporté aucune solution, ni début de réponse voire même elle a nié certaines difficultés en les minimisant en particulier sur l’application GMBI. Les usagers apprécieront…
Concernant l’arrivée de l’IA dans les applications de la DGFIP, les principaux axes de développement envisagés par notre administration sont:
- Lutte contre la fraude fiscale
- Projet « Signaux Faibles »
- Projet « Foncier Innovant »
- Le Chatbot E-contacts
- Fiabilisation des données
Une expérimentation pour la sortie du langage SAS et sa transformation en Python est en cours. Un gain de temps est attendu, tout en permettant que les agents restent maître du code. L’IA pourrait apporter également une plus-value pour les jeux d’essais.
Pour la CFDT – CFTC, le foncier innovant a bien vite montré les limites de l’IA : une intervention humaine est toujours nécessaire pour corriger les erreurs d’appréciation. Pour l’alliance, cette aide ne doit pas entraîner une taylorisation du travail contrairement aux listes que les collègues ont dû gérer pour valider les piscines.
En outre la qualité des données actuelles de notre système d’information est une condition sine qua non pour l’apprentissage de l’IA. Or le manque de moyen humain sur les applications existantes et sur les entrants est inquiétant ce qui entraîne une détérioration des données.
De même l’aspect juridique n’est pas abordé : un cadre légal notamment avec le RGPD est à mettre en place. Les contrôles faits par l’IA ne doivent pas avoir une valeur supérieure à l’analyse des vérificateurs.
L’humain doit rester au centre de notre administration car l’exemple de GMBI a montré que l’ignorer mène au fiasco quand bien même l’application répond aux spécifications.
La CFDT – CFTC, consciente que l’IA s’invitera dans nos vies à la DGFIP n’en reste pas moins sceptique à ce stade quant aux performances attendues par la DG. L’alliance a exprimé son inquiétude sur un gain en terme de productivité restant à prouver et s’est opposé à toute diminution des effectifs conséquente à l’introduction de l’IA.
Ci-après la déclaration liminaire et la version téléchargeable du compte-rendu :