Concours IP : réforme relancée, l’analyse financière toujours rejetée par les OS

Présentée lors du groupe de travail LDG Promotions du 10 juin dernier, les organisations syndicales avaient unanimement rejeté la réforme du concours d’inspecteur principal (IP) consistant à introduire une question d’analyse financière dans les épreuves du concours.  La DGFiP a soumis une nouvelle version de sa réforme lors du GT Formation du 23 octobre, après celle des oraux mise en œuvre cette année.  

En 2026, le concours d’IP sera modifié avec : 

  • la fusion des deux épreuves orales d’admission portant sur une présentation du parcours du candidat, de sa connaissance des enjeux de la DGFiP, de sa motivation et de mises en situation ; 
  • la transmission par le candidat en amont de son CV en lieu et place d’une fiche administrative de présentation du parcours professionnel ;  
  • le rééquilibrage du poids des différentes épreuves (coefficient 6 pour chacune des 2 épreuves écrites et coefficient 8 pour l’épreuve orale). 

Pour 2027, la DGFIP propose une épreuve écrite professionnelle sur 20 points dont 5 porteraient sur une question d’analyse financière.  

Cette nouvelle épreuve, jugée discriminante, risque d’exclure des inspecteurs et inspectrices compétents qui n’ont pas eu l’occasion de se former à cette spécialité au cours de leur parcours professionnel. Le concours d’IP, déjà l’un des plus sélectifs de la DGFiP — et de toute la Fonction publique — ne doit pas devenir un obstacle supplémentaire à la promotion. 

Modifier les modalités d’un concours, alors même qu’une réforme des épreuves orales est prévue pour 2026, sans tirer de bilan nous semble précipité. La préparation à ce concours est exigeante et longue ; en changer les règles trop fréquemment nuit à son attractivité. Contrairement à d’autres administrations, la DGFiP complexifie encore le parcours de promotion. Faudra-t-il que les collègues écartés du concours d’IP soient contraints de partir en détachement pour obtenir une promotion d’attaché principal ? Quel gâchis de compétences ! 

Si l’analyse financière peut être utile dans certaines fonctions, elle ne doit pas devenir un critère éliminatoire. Cette réforme, dont les objectifs restent flous, ne viserait elle pas principalement à pourvoir des postes de conseillers aux décideurs locaux (CDL), où des compétences en analyse financière peuvent être utiles ? Quoi qu’il en soit, elle envoie un signal décourageant à celles et ceux qui envisagent une carrière à la DGFiP !