Alerte sur les nouvelles mesures visant les agents de la DGFiP : des décisions injustes et inefficaces dans un contexte déjà tendu

Dans un contexte budgétaire particulièrement contraint, la CFTC DGFIP exprime sa profonde inquiétude face aux nouvelles mesures d’austérité qui vont réduire les droits des agents de la DGFiP (Direction Générale des Finances Publiques). L’ajout de deux jours de carence supplémentaires et la réduction de l’indemnisation pour maladie de 100 % à 90 % viennent s’ajouter à la suppression annoncée de 550 postes, accentuant encore les difficultés que les agents de la DGFIP rencontrent au quotidien.

Ces nouvelles dispositions devraient permettre au gouvernement d’économiser 900 millions d’euros par an, mais, pour la CFTC, elles risquent surtout d’aggraver les conditions de travail et la précarité financière des agents. En effet, ceux-ci perdent déjà leurs primes dès le premier jour d’arrêt maladie. Cette nouvelle baisse d’indemnisation et ces jours de carence supplémentaires s’ajouteraient donc à une perte de revenus non négligeable pour les agents, qui font face à une surcharge de travail et à un stress croissant du fait des restrictions budgétaires et des réductions d’effectifs.

Un alignement trompeur avec le secteur privé qui ne tient pas compte des réalités de la DGFiP

Le gouvernement justifie ces mesures en invoquant un « alignement avec le privé », mais la CFTC DGFIP estime qu’il s’agit d’un argument trompeur. Le travail des agents de la DGFiP, chargé de missions régaliennes de service public, se distingue fondamentalement des missions dans le secteur privé. Ils assurent des services essentiels pour le public et subissent depuis des années les effets de réductions d’effectifs successives. Ces 550 nouvelles suppressions de postes en 2025 renforceront cette surcharge de travail. Avec ces mesures, les agents se retrouvent ainsi doublement pénalisés : une perte de revenus lors des arrêts maladie, combinée à une intensification de leur charge de travail.

Des conditions de travail dégradées qui expliquent en partie l’absentéisme

La CFTC DGFIP rappelle également que, loin d’être un choix, la hausse de l’absentéisme est en grande partie le reflet des conditions de travail dégradées. Le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) et de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), sur lequel le gouvernement appuie sa décision, souligne lui-même un manque de données claires pour expliquer cette augmentation des arrêts maladie. Or, les agents de la DGFiP font face à des pressions grandissantes, notamment dues à une surcharge de dossiers et à des contraintes budgétaires qui réduisent leurs moyens d’action. En s’attaquant aux symptômes plutôt qu’aux causes, ces nouvelles mesures risquent d’amplifier les difficultés sur le terrain.

Des économies budgétaires qui ignorent les conséquences humaines

La CFTC appelle le gouvernement à reconsidérer une approche qui fait passer les économies budgétaires avant les droits sociaux et le bien-être des agents de la DGFiP. Pour de nombreux agents, ces jours de carence supplémentaires et la réduction de l’indemnisation peuvent générer une précarité financière accrue et dissuader les agents de se soigner correctement. En effet, en incitant les agents à éviter de prendre des congés pour maladie, ces mesures augmentent le risque de contagion et d’épuisement.

Pour une réforme plus équilibrée et adaptée aux enjeux de la DGFiP

La CFTC DGFIP estime que la lutte contre l’absentéisme doit être un objectif partagé, mais elle ne doit pas être atteinte au détriment des agents et de leur santé. La CFTC appelle le gouvernement à s’engager dans un dialogue social sincère, afin de mettre en place des solutions mieux adaptées aux réalités de la DGFiP. Plutôt que de pénaliser les agents, il s’agirait de renforcer leurs moyens et d’améliorer leurs conditions de travail, pour répondre aux attentes du public et favoriser un climat professionnel sain et respectueux.

La CFTC Finances publiques demeure aux côtés des agents de la DGFiP, et continuera de défendre des conditions de travail dignes, respectueuses de la santé et des droits des agents, dans un esprit de service public responsable et durable.