Fin brutale du chèque à la DGFIP. Sans conséquences ?

Alors que le chèque est en constant recul parmi les moyens de paiement utilisés en France, la DGFIP décide de mettre fin purement et simplement à son utilisation par les contribuables ou redevables d’ici septembre 2027, date annoncée de la fermeture du centre de traitement de Rennes. Le risque de persistance de l’habitude du chèque après cette date n’est pas sans soulever des inquiétudes pour les Postes Comptables de la DGFIP ( SIE, SIP, SGC, Trésoreries…).

Si rien n’est fait, avec la fermeture du centre d’encaissement régional rennais, la plupart des postes comptables de notre administration connaitront un afflux massif de chèques à l’automne 2027. Afin d’en limiter la portée, la DGFIP annonce des mesures pour dissuader les usagers d’utiliser ce moyen de paiement. 

Si l’interdiction de l’utilisation du chèque par les professionnels semble plus simple à surmonter par un public déjà aguerri aux moyens de paiement numériques et le télépaiement, il n’en est pas de même pour les particuliers. La DGFIP compte notamment supprimer les titres interbancaires de paiement (TIP) de l’ensemble des avis de sommes à payer émis par nos services et partenaires tous les jours 

L’idée ? Obliger les usagers à payer en ligne ou chez les buralistes. 

Notre alliance craint toutefois que de nombreux contribuables, habitués à payer par TIP, envoient tout de même des chèques en omettant d’y indiquer la référence de leur avis et de la créance associée. 

Des nouveaux moyens de paiement proposés : une évolution plutôt positive 

Le paiement fractionné, le virement simplifié devraient être étendus à l’ensemble des impôts et factures de cantines scolaires. En plus de l’extension de PAYFIP, la DGFiP compte également investir WERO en 2028.  Notre alliance considère que ces nouvelles fonctionnalités sont positives. Il est toutefois ambitieux, si ce n’est illusoire, de penser que l’ensemble des usagers puissent se les approprier dans les délais souhaités de la disparition de la suppression des chèques.  

Le risque d’une communication sans moyens 

Alors que notre administration a un plan ambitieux, l’argent pour le faire connaitre à tous les Français manque. Dans l’environnement budgétaire que nous connaissons, la communication de la DGFiP à destination des usagers sera forcément réduite à sa portion congrue. Peu informés, des usagers inquiets se rendront inévitablement à l’accueil de services déjà submergés. 

Télescopage avec la facturation électronique 

Alors que la DGFiP se doit de réussir la facturation électronique, les services informatiques devront aussi gérer les évolutions des moyens de paiements. Notre alliance craint que la priorité soit donnée au projet facturation électronique au détriment de l’intégration des nouveaux moyens de paiement ou de la simple modification des avis de sommes à payer.  

 Enfin, il nous semble que la DGFIP fait peu de cas de la résistance à venir de certains acteurs institutionnels. Pour réussir son pari, d’important moyens devront être mis en œuvre pour convaincre les collectivités locales. Nous ne sommes pas sûrs que notre millier de CDL y suffise. 

L’alliance CFDT-CFTC rejette tout surcroit de travail ou afflux d’usagers dans des services déjà sursollicités !