La Direction générale des finances publiques (DGFIP) a publié les résultats de son Observatoire interne 2025. Si cette enquête a le mérite de donner la parole aux agents, ses enseignements révèlent une réalité contrastée : bien que les personnels soient majoritairement fiers de leur mission, le malaise grandit face à des conditions de travail dégradées, une perte de sens, et une organisation du travail trop souvent perçue comme déshumanisante.
Ce que disent les agents : un engagement fort malgré tout
L’Observatoire confirme ce que nous savons déjà sur le terrain : les agents restent profondément attachés à leur mission de service public. Près de 80 % déclarent donner un sens à leur travail, et une majorité se reconnaît dans les valeurs de la DGFIP.
La CFTC salue cette résilience. Elle est le reflet d’un professionnalisme que la direction ne peut plus continuer à mettre à l’épreuve sans conséquences.
Des signaux d’alerte clairs
Mais derrière ces indicateurs positifs, les lignes de fracture sont nombreuses :
- Une organisation du travail vécue comme source de mal-être : près de la moitié des agents dénoncent une surcharge, un manque d’autonomie et une gestion descendante inadaptée.
- Un management en question : seuls 57% jugent leur encadrant direct compétent, et à peine 1/3 estiment que la hiérarchie supérieure comprend leurs contraintes professionnelles.
- Des collectifs de travail affaiblis : le télétravail, s’il est plébiscité pour son confort, a parfois contribué à un isolement accru. Le sentiment d’appartenance s’effrite.
- Une perception négative des réformes : les restructurations successives ont laissé des cicatrices. Beaucoup d’agents n’en perçoivent pas la cohérence, ni les bénéfices.
Une lecture critique : un outil utile, mais des réponses attendues
La CFTC DGFiP reconnaît l’utilité d’un tel Observatoire. Donner la parole aux agents est indispensable. Mais encore faut-il en tirer des enseignements concrets. Or, les réponses de la direction dans la synthèse sont floues, parfois minimisantes, et manquent d’engagements précis.
L’administration ne peut se contenter de « prendre acte ». Elle doit :
- Donner suite avec un plan d’action concret sur le management, la charge de travail et la reconnaissance.
- Engager un dialogue social sincère, loin des consultations de façade.
- Cesser les réorganisations à marche forcée, qui épuisent les équipes et cassent les collectifs.
La CFTC DGFiP vous représente
Dans toutes les instances, la CFTC Finances publiques continuera de porter votre voix, d’exiger des mesures ambitieuses pour la qualité de vie au travail, et de rappeler que le service public ne peut reposer sur le seul dévouement des agents.
Parce que bien-être au travail, reconnaissance et dignité sont des combats syndicaux majeurs, la CFTC DGFIP restera vigilante et force de proposition.